Ce texte est produit dans mon essai scientifique interdisciplinaire édité chez Robert Laffont et intitulé « LE SOLEIL DANS LA PEAU ». « Les expressions de la Peau sont multiples et directement liées à sa complexité structurale.
Notre regard sera conditionné par nos origines géographiques, notre culture, les influences médiatiques circonstancielles, éphémères, changeantes et délétères. Nous observons « sous influence », et ce, dans notre quotidien le plus banal, et nous ne soupçonnons pas les répercussions imprimées sur notre comportement.
Ainsi, pays, continents, cultures, médias, comportements individuels, vont interférer sur la lecture épidermique ; tout est possible selon la loi pandémique de l’esthétisme contagieux.
Poussons la porte d’une galerie d’Art où serait exposée cette foultitude de portraits épidermiques.
Peau embryonnaire, peau naissante, peau de bébé, peau mature, peau vieillie, peau issue du génie génétique, peau chrono-biologique.
Peau vierge, peau maculée, tachée, peau tatouée, trouée, percée.
Peau transcendante, incandescente, décadente.
Peau lumineuse, peau terne, tabagique, morte, mortelle.
Peau rouge, réactive, émotionnelle, érythémateuse, brulée, desquamative, fripée, peau addictive.
Peau capitonnée, comblée, botoxée, décharnée.
Peau pâle, exposée, halée, bronzée, auto-bronzée, fanée, peau élastosique, héliodermique, chrono-biologique.
Peau maquillée, fardée, masquée, cachée, voilée, peau soumise.
Peau noire, asiatique, caucasienne ou blanche, peau métissée.
Peau blessée, cicatrisée, accidentée, balafrée, opérée, greffée, synthétisée, maltraitée, écorchée.
Peau touchée, caressée, aimée, réconfortée, apaisée, rassurée.
Peau parfumée, acide, sucrée, Peau épicée.
Peau nature, matinale, dévoilée.
Peau photographiée, relookée, falsifiée, trompeuse, corrigée, médiatique.
Peau facebookée, googlelisée, smartphonée, pixellisée.
Peau de star, people, quotidienne, aimée, refusée, belle, laide, peau influencée.
Peau cosmologique, tellurique, universelle.
Peau « codée et codante », ces deux qualificatifs sont empruntés à Michel Serres dans « LE TEMPS DES CRISES »1. La peau reçoit, émet, stocke de l’information, se connecte.
A travers ces différentes peintures, la Peau est le reflet instantané de notre essence même, de nos origines, de notre affect, de notre bonheur, de nos tourments, de nos influences et de nos comportements.
L’épiderme est un spectacle permanent, vivant mais éphémère. La Peau serait l’actrice éternelle, la mise en scène serait réalisée par un public exigent, c’est-à-dire nous- même, expliquant ainsi les variantes comportementales solaires. Nous sommes captifs de ce FORMAT esthétique, qui n’exprime qu’une facette parcellaire du cadre global intégrant une foultitude de paramètres : Age, le morphotype, statut social, activités ludiques et sportives. Nous évoluons dans une dynamique DISCRIMINATOIRE. Le regard collectif valide ces différentes composantes, les influence, les pérennise et les diffuse en favorisant ces attitudes excessives et soumises »2
1 Michel Serres. Temps des crises. Le Pommier, 2009.
2 Patrick Moureaux. Le Soleil dans la Peau.Robert Laffont , 2012