Les capacités de coopération auraient permis à l’Homo sapiens de devenir une espèce animale dominante sur Terre. Malheureusement une variante émergea au sein de notre hexagone, homo politicus, dotée d’une capacité prédatrice singulière et absolue sur ses propres congénères. Elle demeure campée sur sa canopée originelle, protégée, dorée, et n’osant en aucune circonstance descendre dans la savane du citoyen-sapiens, ô combien risquée. Elle s’organise en « tribus », clans, castes, réseaux, tous connectés pour virtualiser une organisation extensive et expansive. Le système s’est « Orwellisé » insidieusement dans une organisation hiérarchique verticale, monolithique, idéologique, mimétique, génétique, mais aujourd’hui archaïque, obsolète et délétère. 1984 c’est déjà maintenant !
Cette variété mutante a façonné unilatéralement un biotope socio-anthropologique figé, pillé, maltraité ; momifiant toute métamorphose salvatrice proposée par la réflexion plurielle, collective, massive, par le reste du troupeau parqué dans un enclos de soumission. Les projets évolutifs darwiniens de gouvernance de l’espèce sont exprimés et édités par cette autre branche, horizontale, innovante et vibrionnante, mais non entendue, non reconnue. Notre fossilisation sociétale prématurée est assurée, organisée par ce pouvoir vertical, qui propose une seule et unique thérapie collective ciblée sous le nom de réforme, médicament politique placébo à la date de péremption dépassée depuis moult temps. Il clame notre résistance thérapeutique pour se soustraire aux effets secondaires générés par une incompétence reproductible, sans rivale. Alors il invente des peurs, des imaginaires contagieux perfusés en continu par les flux magmatiques clonés des médias. Nous sommes plongés dans l’océan des « immédiatetés successives », additives, addictives, nous diluant dans notre temps collectif. Le citoyen-sapiens s’est naturellement doté depuis ses origines : « d’empathie constructive », de « sobriété volontaire », d’esprit collaboratif, de facultés adaptatives, de « bon sens ». Toutes ces fonctions acquises dans le temps et collectives contribuent à sa survie. Il met tout en œuvre pour ne pas être dirigé vers « l’abîme », dirait Edgar Morin. Il n’est pas « déclinologue » dans son essence originelle, il est évolutif et constructeur. Il se situe aux antipodes de l’immobilisme de l’esprit décisionnel, demeuré bloqué sans avoir encore atteint le stade de la bipédie pensante pratique. Oui, le poids himalayesque des diplômes dorés, garnis, choisis, imposés, transmis, intimistes, donnés, offerts, freinent toute vélocité adaptative de cette catégorie, et la propulserait vers une extinction programmée. Auto-élimination, peut-être rédemptrice ou fatale pour le groupe ? Oui, en tout état de cause, notre issue favorable passera par la « co-évolution » de toutes les entités physiques qui se délesteront de toute « étiquette idéologique » nuisible et inutile. Ce sera un élément moteur et fédérateur d’une évolution choisie, adaptative, collective et non destructrice. Le curseur des forces motrices entre la réflexion verticale et la décision horizontale doit impérativement être corrigé, équilibré en les combinant sans clivage de façon durable.
A quand « un paléoanthropologue dans l’entreprise »1 France ?
1 Pascal Picq. Un paléoanthropologue dans l’entreprise. Editions Eyrolles