Le texte suivant est un résumé de l’auteur. Ce travail exhaustif est porteur d’un regard innovant à la fois pour le scientifique et le littéraire, et qui plus est aujourd’hui, avec les épidémies contemporaines, le Sida, Ebola. http://www.theses.fr/2014REN20016
Cette thèse a retenu un intérêt tout particulier sur France Culture : http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-epidemies-44-la-peste-de-camus-recit-d%E2%80%99une-epidemie
« Ma réflexion s’ancre dans un double constat : le développement de la fiction d’épidémie dans les années 1980 et la moindre reconnaissance d’une oeuvre canonique mais figée dans sa lecture allégorique : La Peste de Camus. Mon projet de recherche se fonde sur la volonté d’ériger le récit d’épidémie en genre à part entière et sur l’hypothèse d’une intertextualité camusienne dans le récit contemporain. Travaillés par cette forme de contagion, les récits du corpus (García Márquez, Le Clézio, Stewart O’Nan, Saramago, Goytisolo) autorisent une approche « allégorique » au sens où Walter Benjamin entend ce terme : écriture de la ruine, de l’éclatement et de la fuite du sens. En retour, cette relecture de La Peste à l’ère contemporaine doit favoriser une approche renouvelée du roman. Plus largement, il s’agit d’évaluer dans quelle mesure la contagion est une métaphore pertinente pour représenter le phénomène littéraire. De fait, le récit d’épidémie se présente comme un espace dialogique où s’entrelacent l’imaginaire de l’auteur et des imaginaires sociaux variés, notamment celui de la « crise postmoderne ». On peut alors considérer ces fictions allégoriques comme des « forme-sens » puisque la contagion y constitue à la fois un thème, un principe esthétique et un enjeu éthique. De ces multiples interactions entre le réel et la fiction émerge alors une dernière forme de contagion : celle qu’implique l’acte de lecture. Dans quelle mesure le lecteur contamine-t-il l’oeuvre ? Comment la fiction peut-elle constituer un « pharmakon » face à la « crise » du monde contemporain ? Aurélie Palud. »
Excellente lecture.
Patrick Moureaux